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ASSEMBLÉE NATIONALE | VERS UNE COMMISSION D’ENQUÊTE SUR UN CONTRAT D’ARMEMENT DE 45 MILLIARDS FCFA

a-la-une
06 mars 2025
a-la-une

Une proposition de résolution visant la création d’une commission d’enquête parlementaire a été déposée à l’Assemblée nationale par le député Babacar Ndiaye, membre de la Coalition PASTEF, le 3 mars 2025. L’objectif est de faire la lumière sur un contrat d’achat d’armement d’un montant de 45 milliards de francs CFA, signé en 2022 par le ministère de l’Environnement du Sénégal avec le marchand d’armes nigérien Aboubakar Hima, dit Petit Boubé.

Ce marché, censé fournir aux agents des Eaux et Forêts et des Parcs nationaux un arsenal militaire comprenant des fusils d’assaut, munitions, véhicules pick-up, citernes, motos et drones, soulève de nombreuses interrogations. En effet, selon des experts militaires, un tel équipement dépasse largement les besoins réels de ce corps selon la lettre du député adressée au président de l’Assemblée nationale.

De plus, les équipements commandés n’ont jamais été livrés, et plusieurs observateurs estiment que le montant du contrat aurait été surévalué. D’après des spécialistes, un tel achat n’aurait pas dû excéder 25 milliards FCFA, soulevant ainsi des doutes sur le sort des 20 milliards restants.

La collaboration avec Aboubakar Hima, un marchand d’armes sous mandat d’arrêt international émis par le Niger et le Nigeria, alimente aussi les suspicions. L’opacité autour de cette transaction pousse à se demander pourquoi le Ministère des Forces Armées n’a pas été sollicité pour un achat aussi sensible, alors qu’il est le seul organe compétent en matière d’acquisition d’armement sous le sceau du « Secret Défense » explique-t-il dans le document.

La commission d’enquête parlementaire devra apporter des réponses aux questions suivantes :

  1. Quel était l’objet réel du contrat, étant donné que même l’Armée sénégalaise juge cette commande disproportionnée ?
  2. Pourquoi l’État sénégalais a-t-il traité avec un homme d’affaires sous le coup de mandats d’arrêt internationaux ?
  3. Les armes ont-elles été réceptionnées ? Si non, où sont passés les 45 milliards FCFA engagés ?
  4. Pourquoi le coût du contrat est-il évalué à 45 milliards FCFA, alors que des experts estiment que les équipements ne pouvaient excéder 25 milliards ?
  5. Pourquoi cette acquisition n’a-t-elle pas été confiée au ministère des Forces Armées, compétent en la matière ?

La proposition de résolution prévoit la création d’une commission d’enquête parlementaire composée de 11 membres, conformément à l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Cette commission aura pour mission de faire la lumière sur ce marché controversé, d’identifier les responsabilités engagées et d’informer l’opinion publique sur la gestion de ce dossier.

L’Assemblée nationale devra prochainement se prononcer sur la mise en place de cette commission, dans un contexte où la transparence et la bonne gouvernance sont au cœur des préoccupations citoyennes.

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