Invité de l’émission En Vérité sur RSI, Fadel Barro, leader du mouvement Jaamu Gox Yi et membre fondateur de Y’en A Marre, a livré une analyse sur la migration circulaire et les défis structurels du Sénégal. 

Selon lui, cette forme de migration, bien qu’elle puisse temporairement atténuer l’émigration irrégulière, ne constitue pas une solution pérenne aux problèmes du pays.  

Fadel Barro estime que la migration circulaire ne peut être considérée comme une véritable politique publique au Sénégal. Il reconnaît que sauver un millier de jeunes de l’émigration clandestine est une initiative louable, mais insiste sur la nécessité de régénérer l’autonomie et l’indépendance du pays. 

« Nous sommes dans un pays sombre où rien n’est clair dans la tête des gens », a-t-il déclaré, voyant dans cette situation un aveu d’échec du système politique, économique et social du Sénégal.  

S’il se refuse à accabler le régime actuel, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, il rappelle que ce dernier a hérité d’un pays marqué par « 60 ans d’échecs » .Pour lui, les jeunes Sénégalais perçoivent l’Europe comme un Eldorado parce que les politiques mises en place depuis l’indépendance n’ont jamais permis de leur offrir des perspectives viables.  

Fadel Barro critique également l’absence d’ouverture économique du Sénégal vers ses voisins comme le Mali ou la Guinée. Selon lui, cette vision étriquée empêche le pays d’exploiter pleinement son potentiel et de s’insérer efficacement dans un marché sous-régional plus dynamique.  

« Nous sommes dans un pays sous-développé, pire encore, incapable de transformer son destin », déplore-t-il, avant d’appeler à un changement de mentalité et à l’émergence de leaders sincères et engagés.  

Pour illustrer son propos, Fadel Barro cite plusieurs exemples de nations qui ont su surmonter leurs difficultés historiques : le Japon après les bombardements atomiques, Singapour, ou encore les États-Unis. Il rappelle également qu’il y a quelques décennies, l’Italie et l’Espagne faisaient partie des pays pauvres, avant de devenir des puissances économiques mondiales.  

Face à cela, il fustige la tendance du Sénégal à se perdre dans des discours stériles et des querelles politiques, au lieu de bâtir une vision nationale ambitieuse. « Il est temps de réfléchir sérieusement à la rationalisation des partis politiques », conclut-il, insistant sur la nécessité d’un véritable engagement patriotique pour sortir le pays de l’impasse.

M. DIOP