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L’ANGOLAIS JOÃO LOURENÇO PREND LA TÊTE DE L’UA : UNE PRÉSIDENCE TOURNÉE VERS LES INFRASTRUCTURES ET L’INTÉGRATION CONTINENTALE
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L’Angola inaugure un nouveau chapitre dans la gouvernance panafricaine avec l’accession du président João Lourenço à la présidence tournante de l’Union africaine (UA) pour l’année 2025. Lors de la 38ᵉ session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA, tenue samedi à Addis-Abeba, le dirigeant angolais a exposé une vision résolument axée sur le développement des infrastructures essentielles et l’intégration économique du continent.
Dans son discours d’investiture, João Lourenço a mis en avant l’importance des infrastructures comme levier de développement et de transformation économique. « Nos priorités incluent les infrastructures fondamentales : réseaux ferroviaires, routiers, aéroportuaires, portuaires et centrales électriques, indispensables à l’industrialisation de notre continent et à l’amélioration des conditions de vie de nos peuples », a-t-il affirmé.
Cette orientation stratégique s’inscrit dans le cadre du deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 (2024-2034), qui vise à renforcer les capacités du continent en matière de transport, d’énergie, de connectivité et d’économie durable.
Parmi les projets phares mis en avant par le président angolais figurent le corridor de Lobito, une infrastructure clé pour la facilitation du commerce régional, et les chemins de fer tanzaniens, qui jouent un rôle central dans l’intégration de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
L’Assemblée de l’UA a également procédé à la constitution de son Bureau pour 2025. La République du Burundi représentera la région centrale en tant que première vice-présidente, suivie du Ghana pour l’Afrique de l’Ouest (deuxième vice-président) et de la République-Unie de Tanzanie pour l’Afrique de l’Est (troisième vice-président). La Mauritanie, qui assurait la présidence sortante, occupera le poste de rapporteur au titre de la région nord-africaine.
Outre le développement des infrastructures, João Lourenço a plaidé pour une plus grande autonomie financière de l’Union africaine. Il a insisté sur la nécessité pour les États membres d’augmenter leurs contributions afin de réduire la dépendance de l’organisation aux financements extérieurs.
Le président angolais a réaffirmé la position africaine en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a rappelé l’exigence de l’Afrique d’obtenir deux sièges permanents avec droit de veto, estimant que cette réforme est essentielle pour garantir une représentation plus équitable des intérêts du continent dans la gouvernance mondiale.
M. DIOP