L’ANSFES APPELLE À L’APPLICATION DE LA LOI CRÉANT L’ORDRE DES SAGE-FEMMES ET MAÏEUTICIENS
L’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal (ANSFES) a exhorté, lundi à Dakar, les autorités à appliquer la loi portant création de l’Ordre des sages-femmes et maïeuticiens, adoptée depuis le 20 janvier 2017. Cet appel vise à garantir des soins de qualité dans le secteur sanitaire et à renforcer la régulation de cette profession essentielle.
La présidente de l’ANSFES, Bigué Ba Mbodj, a dénoncé l’absence du décret d’application permettant l’organisation et le fonctionnement de cet ordre professionnel. « Il est indispensable de mettre en place cet ordre doté d’une personnalité juridique. Une fois opérationnel, il permettra d’assurer des soins de qualité », a-t-elle déclaré lors d’un atelier d’orientation destiné à sensibiliser les journalistes sur l’importance de ce cadre réglementaire.
Mme Mbodj a souligné que la mise en place de l’ordre est cruciale pour plusieurs raisons, notamment la régulation de la formation, la gestion des carrières, et le contrôle des recrutements dans le corps des sages-femmes. Elle a également évoqué l’importance de l’ordre dans l’ouverture et la réglementation des écoles de formation, afin d’harmoniser la profession avec les normes mondiales et de garantir la sécurité du public.
L’ANSFES appelle également à la signature d’un décret portant sur un code de déontologie pour encadrer les pratiques et à l’adoption d’un arrêté ministériel définissant une nomenclature des actes autorisés pour les sages-femmes et maïeuticiens.
Anna Sarr, membre de l’ANSFES, a présenté les objectifs du projet « Twin to Win » (Jumeler pour gagner), qui vise à renforcer les connaissances et la réglementation de la profession. Ce projet s’inscrit dans le cadre du curricula harmonisé de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), auquel le Sénégal est affilié. Il permet notamment de superviser la formation des sages-femmes et infirmiers tout en garantissant une réglementation stricte des écoles de formation. Mme Sarr a rappelé que sur les 17 pays membres de la Fédération des associations de sages-femmes en Afrique francophone (FASFEF), 11 disposent d’un ordre fonctionnel, dont le Mali depuis 1986.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe les sages-femmes parmi les quatre professions médicales fondamentales, aux côtés des médecins, des chirurgiens-dentistes et des pharmaciens. Pour l’ANSFES, doter le Sénégal d’un ordre des sages-femmes est une étape essentielle pour garantir des services de santé de qualité et conformes aux standards internationaux.