Le pape François, premier jésuite et premier pape latino-américain, s’est éteint ce lundi de Pâques, à l’âge de 88 ans. Sa disparition marque la fin d’un pontificat profondément tourné vers les plus démunis, les réformes internes de l’Église et les appels insistants à la paix et à la justice sociale.

Un pontificat placé sous le signe de l’humilité et de la proximité

Élu le 13 mars 2013 à l’issue de la renonciation historique de Benoît XVI, Jorge Mario Bergoglio — archevêque de Buenos Aires et connu pour sa simplicité — devient le premier pape non européen depuis près de 1 300 ans. Il choisit le nom de François, en hommage à Saint François d’Assise, symbole de pauvreté, de paix et de fraternité.

Surnommé « l’archevêque des pauvres » en Argentine, il porte haut, durant ses douze années de pontificat, les causes des exclus et des marginalisés. Son action s’inscrit dans une volonté constante de recentrer l’Église catholique sur l’Évangile, la justice sociale et l’écologie intégrale.

Une fin marquée par la fragilité physique

Hospitalisé le 14 février 2025 à l’hôpital Gemelli de Rome pour une bronchite aggravée, le pape François avait été diagnostiqué avec une pneumonie bilatérale. Après plusieurs épisodes critiques, notamment deux insuffisances respiratoires aiguës début mars, il est rentré au Vatican le 23 mars. Malgré une apparente amélioration et une brève apparition publique le jour de Pâques, la maladie aura finalement eu raison de sa santé.

Le pape s’est éteint à l’aube du lundi 21 avril, au Vatican. Le communiqué du Saint-Siège évoque un décès consécutif à des complications respiratoires, après des semaines de convalescence. Il laisse derrière lui une Église transformée, en marche vers plus de collégialité et d’ouverture.

Une vision résolument réformatrice

Dès le début de son pontificat, François a entrepris de réformer en profondeur la Curie romaine, de lutter contre les scandales financiers, de promouvoir la transparence, et de moderniser le gouvernement de l’Église. Son insistance sur la miséricorde, le dialogue interreligieux et la tolérance a marqué les consciences.

Sur le plan international, il a été une voix morale incontournable dans les grandes crises contemporaines : migration, guerre, changement climatique, inégalités économiques. Son encyclique Laudato si’, sur la sauvegarde de la maison commune, reste une référence majeure de l’engagement écologique chrétien.

Une figure spirituelle singulière

Dans son autobiographie « Espère », parue en janvier 2025, il écrit : « L’Église ira de l’avant. Dans son histoire, je ne suis qu’un passage. » Cette humilité, cette conscience de la temporalité de sa mission, ont façonné l’image d’un pape résolument moderne, tout en étant enraciné dans les fondements spirituels de l’Église.

Sa simplicité, ses gestes forts — comme le lavement des pieds à des prisonniers ou son refus d’habiter le Palais apostolique — ont profondément marqué les croyants et les non-croyants.

Un deuil mondial, une succession ouverte

Avec 44 millions d’abonnés sur X (ex-Twitter) et une influence spirituelle dépassant les frontières confessionnelles, le pape François a laissé une empreinte durable sur le XXIe siècle. Son décès plonge l’Église dans le deuil mais aussi dans une période de transition. Le conclave à venir s’annonce décisif pour l’orientation future de l’institution.

Le monde pleure aujourd’hui un homme de paix, de justice et de foi, qui aura marqué son époque par son courage, sa parole libre et son amour inconditionnel des plus petits.