
REFORME DU SERVICE PUBLIC | AGENTS ET USAGERS PLAIDENT POUR DES AMELIORATIONS

Les agents publics et les usagers de l’administration ont exprimé leurs doléances et proposé des pistes de réforme pour un meilleur fonctionnement du service public, lors des concertations régionales qui se sont tenues mercredi. Cette séance marque la clôture d’une série de rencontres initiées dans les différentes régions du Sénégal dans le cadre des concertations nationales sur la réforme du secteur public, lancées le 24 février.
Les échanges ont principalement porté sur l’accueil, les politiques de recrutement et la qualité des services publics. Mbaye Sène, président de la cellule de Dakar du Conseil des organisations non-gouvernementales d’appui au développement (CONGAD), a dénoncé le non-respect des horaires dans l’administration, un facteur qui, selon lui, ralentit le traitement des dossiers et impacte la satisfaction des citoyens. Il a également plaidé pour une gestion plus équitable des demandes administratives, affirmant que tous les usagers devraient être traités sur un pied d’égalité, sans nécessiter l’intervention de personnes influentes.
Ndèye Maguette Ndiaye, médecin du service public, a suggéré l’instauration de contrats de performance pour évaluer le travail des agents de santé et les motiver par des récompenses, soulignant que le simple pointage ne suffisait pas à garantir le respect des horaires.
Safiétou Malick Mbaye, députée à l’Assemblée nationale, a dénoncé la cherté des soins médicaux et le manque d’empathie de certains agents de santé envers les patients. Elle a également plaidé pour une décentralisation accrue des services publics et un accès généralisé à Internet dans toutes les administrations afin de fluidifier les démarches administratives.
Dans le secteur de l’éducation, l’enseignant Pape Bouba Badiane a pointé la lourdeur des procédures administratives imposées aux enseignants, les obligeant souvent à s’absenter de leurs classes pour gérer leurs dossiers. Il a également insisté sur les difficultés rencontrées par les parents d’élèves dans l’obtention des actes d’état civil, indispensables pour les examens officiels.
Mamadou Diop, imam à la mosquée de la cité Fadia à Dakar, a exhorté les autorités à repenser la formation et le recrutement des agents de l’État, insistant sur l’importance de l’écoute et du respect des usagers. Selon lui, occuper un poste dans la fonction publique devrait être perçu comme une responsabilité envers la nation, plutôt qu’un simple statut social.
L’adjointe au gouverneur de la région de Dakar, Digou Yala Mathilde Sadio, a salué ces concertations qui ont permis aux citoyens d’exprimer leurs doléances et d’identifier des pistes d’amélioration. Elle a souligné l’importance d’un dialogue inclusif pour construire un service public plus efficace et adapté aux besoins des populations.
Avec ces recommandations, les autorités sont désormais interpellées sur la nécessité d’une réforme profonde du service public, axée sur la qualité, la transparence et l’équité.