
ASSAINISSEMENT DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PRIVÉ | ABDOURAHMANE DIOUF ANNONCE DES RÉFORMES MAJEURES

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf, était l’invité de l’émission Point de Vue sur la RTS. Il a abordé la question de l’assainissement des universités privées, un chantier crucial alors qu’une centaine d’établissements ne remplissent pas les normes requises.
Dressant un état des lieux alarmant, le ministre a révélé que sur les 298 universités privées existant au Sénégal, au moins une centaine ne remplissent pas les conditions d’agrément, d’habilitation et d’accréditation. Pourtant, des étudiants pris en charge par l’État y ont été affectés par le passé. « Si vous avez une centaine d’universités qui ne remplissent aucune condition, devez-vous continuer à appuyer un système défaillant qui nuit aux étudiants et à leurs parents ? » s’interroge Dr Diouf.
Ce dysfonctionnement a conduit à des situations préoccupantes, où des étudiants ayant payé leurs études et obtenu leurs diplômes découvrent, une fois sur le marché du travail, que ces derniers ne sont pas reconnus.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’une autre approche, éloignée d’une logique purement répressive. « Notre approche n’est pas celle du gendarme qui ferme tout. Nous allons tendre la main, envoyer des mises en demeure, discuter avec les établissements concernés. Mais à la fin, nous devons avoir un enseignement privé assaini. »
L’objectif est que les diplômes délivrés par les universités privées aient une égalité de dignité avec ceux des universités publiques, garantissant ainsi aux étudiants une reconnaissance sur le marché de l’emploi.
Le ministère, en collaboration avec l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur (ANAQSUP), a déjà entamé un travail d’audit et de restructuration du secteur. Des rapports ont été établis et serviront de base aux prochaines décisions du gouvernement.
« Si nous ne mettons pas de l’ordre, nous continuerons à produire des diplômes sans valeur. Il est impératif d’agir maintenant. »
Au-delà de l’urgence, Dr Abdourahmane Diouf pose la question fondamentale de l’avenir de l’université sénégalaise. Il prône une réforme en profondeur pour garantir un enseignement supérieur de qualité, aussi bien dans le secteur public que privé.
Avec ces annonces, le ministère affiche sa volonté d’assainir un secteur clé pour l’avenir du pays, tout en ménageant une transition progressive pour les établissements concernés.