Dans un discours à la nation, le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye appelle les Sénégalais aux urnes le 17 novembre 2024, après avoir dissous l’Assemblée nationale. Il organise ainsi des élections législatives anticipées, permettant aux Sénégalais d’élire 165 députés. Pour une meilleure représentation des forces politiques locales et nationales, le code électoral utilise un système de vote combinant deux méthodes : le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel. La RTS vous explique tout.

Fonctionnement du scrutin

Pour le scrutin majoritaire, chaque département du pays vote pour élire des députés. Les candidats de la liste ayant obtenu le plus de voix remportent tous les sièges pour ce département, même s’ils n’ont qu’une voix d’avance sur les autres listes. Cela concerne 46 départements au Sénégal ainsi que les 8 départements de la diaspora. Cette méthode assure une forte représentation des candidats soutenus localement, contrairement au scrutin proportionnel basé sur le pourcentage national.

Le scrutin proportionnel permet d’attribuer des sièges aux partis en fonction du pourcentage total des voix qu’ils obtiennent à l’échelle nationale. Par exemple, 53 sièges sont répartis de cette manière : plus une liste obtient de voix à l’échelle du pays, plus elle gagne de sièges à l’Assemblée. Un « quotient électoral » est utilisé pour diviser le nombre total de votes par le nombre de sièges disponibles.

Répartition des 165 Sièges

Fixée par l’article 6 du Décret n° 2024-1981 du 13 septembre 2024 portant convocation du corps électoral en vue des élections législatives anticipées du dimanche 17 novembre 2024, la même répartition que lors des élections législatives du 31 juillet 2022 est maintenue.

Les citoyens éliront 165 députés pour siéger à l’Assemblée nationale, selon l’article L.150 du code électoral. Cette répartition repose sur un système mixte, combinant à la fois le scrutin majoritaire (112 députés, dont 97 au plan national et 15 au niveau de la diaspora) et le scrutin proportionnel (53 députés, conformément à l’Article L.150 alinéa 1). La question de la répartition se pose fréquemment. En réalité, la distribution des sièges à pourvoir par scrutin majoritaire est effectuée principalement par décret, tenant compte de critères démographiques, comme précisé par l’article L.151 alinéa 1 du code électoral.

L’article L.151 stipule que chaque département sénégalais peut élire entre un et sept députés, en fonction de sa population. Les départements de plus de 170 000 habitants obtiennent un minimum de deux sièges. Cela garantit une représentation plus juste des zones densément peuplées, tout en assurant une couverture nationale.

Répartition par région

La région de Dakar, capitale et plus grande agglomération du pays, occupe la première place avec 18 députés répartis entre les départements de Dakar (7), Pikine (5), Guédiawaye (2), Keur Massar (2) et Rufisque (2). Vient ensuite la région de Thiès, qui totalise 10 sièges, répartis entre les départements de Thiès (4), Mbour (4) et Tivaouane (2). Diourbel complète le trio de tête avec 9 députés, répartis entre Mbacké (5), Diourbel (2) et Bambey (2).

Les départements de Tambacounda et Sédhiou bénéficient respectivement de 7 et 6 sièges. De même, les régions de Saint-Louis, Kolda, Kaffrine et Louga comptent chacune 6 sièges, assurant une couverture large et diversifiée des régions. Les régions aux populations plus modestes, telles que Matam, Kaolack, Fatick et Ziguinchor, comptent entre 5 et 6 députés, tandis que Kédougou, une région faiblement peuplée, en dispose de 3. Il est à noter que certains départements sont favorisés au détriment d’autres en raison de leur poids démographique, certains étant plus peuplés que d’autres.loç

Représentation des Sénégalais de l’ étranger

Pour représenter les Sénégalais de l’étranger, 15 sièges sont réservés aux départements de la diaspora. Cette répartition est basée sur le nombre de Sénégalais inscrits dans chaque région du monde. Les zones les plus peuplées, telles que l’Afrique de l’Ouest, obtiennent 3 sièges, de même que l’Europe de l’Ouest, du Centre et du Nord, ainsi que l’Europe du Sud. Le Moyen-Orient, l’Amérique et l’Océanie, quant à eux, se partagent 1 siège chacun.

La loi sénégalaise exige que chaque coalition politique soumette une liste nationale pour le scrutin proportionnel. Toutefois, la présence de listes départementales est facultative pour le scrutin majoritaire, offrant une certaine flexibilité aux partis pour représenter les citoyens au niveau local ou national, selon leurs priorités politiques.