ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU SÉNÉGAL | ABDOURAHMANE DIOUF TRACE LES LIGNES DE L’UNIVERSITÉ DE DEMAIN
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Abdourahmane Diouf, a organisé un point de presse le 6 décembre 2024, pour présenter une évaluation des universités sénégalaises et annoncer des réformes majeures visant à moderniser l’enseignement supérieur. Après une tournée dans les huit universités publiques du pays, le ministre a exposé les défis actuels et partagé sa vision pour bâtir une université adaptée aux besoins de demain.
Abdourahmane Diouf a relevé deux défis majeurs affectant le fonctionnement des universités sénégalaises : Le financement insuffisant : L’État assure le financement des universités, mais ce soutien ne couvre que neuf mois sur douze. Un calendrier universitaire irrégulier : Cette situation entraîne une perte estimée à plus de 40 milliards de francs CFA pour l’État.
Le ministre a également souligné les retards dans l’achèvement des infrastructures pédagogiques et sociales, ainsi que les problématiques liées aux bourses. Il s’est engagé à accélérer les travaux et à respecter les délais annoncés pour la livraison des chantiers en cours.
Lors de cette conférence, Abdourahmane Diouf a abordé la polémique autour du décret concernant le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES). Le ministre a précisé que ce décret, signé le 28 février par le précédent gouvernement, avait été introduit par le ministère des Finances et non par celui de l’Enseignement supérieur.
« Je ne peux pas endosser la responsabilité de la perte d’un décret qui n’a pas été introduit par mon ministère », a-t-il déclaré, tout en réaffirmant sa volonté d’accompagner le SAES dans ce processus. Il a appelé à des discussions claires avec le ministère des Finances pour surmonter ce blocage et avancer sur les négociations.
En s’appuyant sur l’Agenda national 2050, Abdourahmane Diouf a dévoilé l’Agenda de transformation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (AMESRI 2050). Ce projet ambitieux, soutenu par un comité de pilotage, vise à réinventer l’université sénégalaise pour les 25 prochaines années. Les concertations, qui débuteront bientôt, aborderont huit thématiques clés : La réforme des curricula et des programmes académiques, la gouvernance des universités, la transformation numérique et la digitalisation, le renforcement de la recherche universitaire, l’économie de l’enseignement supérieur, l’interconnexion entre universités, société, science et politique, l’amélioration des conditions pédagogiques et sociales, l’innovation pour l’excellence académique.
Le ministre a insisté sur l’importance de l’inclusion dans ce processus de transformation. Toutes les parties prenantes – enseignants-chercheurs, personnels administratifs et techniques, étudiants et fonctionnaires – seront impliquées dans ces discussions.
« Nous devons trouver ensemble une solution définitive aux problèmes de l’université sénégalaise », a-t-il affirmé.
Abdourahmane Diouf aspire à créer une université qui concilie excellence académique, innovation et pertinence socio-économique. Cette transformation vise non seulement à résoudre les défis actuels, mais aussi à préparer les générations futures aux enjeux mondiaux, tout en valorisant les spécificités culturelles et nationales.