
L’ONG OTRA AFRICA S’INQUIÈTE DU SORT DES RESSORTISSANTS OUEST-AFRICAINS EN MAURITANIE ET APPELLE À LA FIN DES RAFLES CIBLÉES

L’ONG Otra Africa a exprimé ses préoccupations concernant le traitement des ressortissants ouest-africains en Mauritanie. Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, le président de l’ONG, Souleymane Diallo, a dénoncé des rafles ciblées, principalement dirigées contre des étrangers, en particulier les Sénégalais, Maliens et Guinéens. Il a qualifié ces arrestations de « sélectives et orientées » vers les communautés ouest-africaines et a souligné l’absence d’explications claires pour ces pratiques.
« Nous avons été interpellés par des compatriotes sénégalais vivant en Mauritanie concernant ces rafles sélectives. Elles visent principalement des ressortissants ouest-africains, et nous ne comprenons pas pourquoi cette situation perdure », a déclaré Souleymane Diallo. L’ONG a également exprimé son inquiétude après avoir appris, au terme de ses enquêtes, que ces détentions se déroulent dans des conditions inhumaines.
Souleymane Diallo a rappelé les principes de la Convention de Genève, qui stipule que lorsqu’une personne est arrêtée et risque d’être expulsée, les autorités consulaires de son pays doivent être informées pour qu’elles puissent offrir une assistance juridique avant son expulsion. Il a ajouté que la Mauritanie n’avait pas respecté ces normes internationales, affirmant que le pays « a failli ».
L’ONG ne se limite pas à la situation en Mauritanie. Souleymane Diallo a également exprimé ses inquiétudes concernant la montée des tensions au Mali, notamment aux frontières, où des actes de violence ont eu lieu. Il a souligné que si les ressortissants ouest-africains prennent la décision de faire justice eux-mêmes, en bloquant des zones ou en s’attaquant à des Mauritaniens, cela pourrait entraîner une escalade inquiétante des conflits.
L’ONG Otra Africa a donc appelé les autorités mauritaniennes à mettre un terme à ces rafles ciblées, à respecter les droits des étrangers et à garantir des conditions humaines de détention. « Ce sont les forces de sécurité qui sont responsables de ces actes. Nous interpellons le gouvernement mauritanien pour qu’il mette fin à cette situation », a conclu Souleymane Diallo.