MAIRIE DE DAKAR | UNE DÉLÉGATION SPÉCIALE PEUT ÊTRE DÉCRÉTÉE EN CAS D’INGÉRENCE OU DE DYSFONCTIONNEMENT, SELON LE PR MAME CHEIKH NGOM
Le conseil municipal de Dakar dispose de 30 jours pour élire un nouveau maire, suite à la révocation de Barthélemy Dias. Selon le professeur Mame Cheikh Ngom, maître de conférences à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la situation actuelle ne justifie pas la mise en place d’une délégation spéciale, malgré les spéculations évoquées par certains.
Intervenant sur Radio Sénégal avec Ndeye Arame Mbaye, le Pr Ngom a apporté des éclaircissements sur les textes législatifs encadrant ce type de situation. « Depuis que les populations élisent directement leur maire, les législateurs ont prévu des dispositions spécifiques pour les cas de décès, de radiation ou d’incapacité », a-t-il expliqué.
Dans un tel contexte, le conseil municipal doit se réunir dans un délai de 30 jours pour désigner un nouveau maire. « Si les élections sont organisées normalement, le maire est élu au suffrage direct. Mais en cas de vacances, c’est au conseil municipal de procéder à l’élection du nouveau maire », a précisé le professeur.
Réagissant à l’idée d’une éventuelle délégation spéciale à la mairie de Dakar, évoquée par certains acteurs politiques, notamment la porte-parole adjointe de PASTEF, le Pr Ngom a affirmé que ce scénario n’est pas à l’ordre du jour. « Si, toutefois, on constate que la mairie fait l’objet d’une ingérence ou d’une situation compromettant son bon fonctionnement, l’État peut alors décréter une délégation spéciale. Mais ce n’est pas le cas actuellement », a-t-il déclaré.
Il a également détaillé les conditions pouvant justifier une telle mesure : « Une délégation spéciale intervient uniquement en cas de détournement de fonds, de mauvaise gestion avérée ou de conflits internes empêchant le fonctionnement normal de la collectivité locale. Dans le cas présent, il s’agit uniquement de la révocation d’un maire, et la loi prévoit un processus clair pour y remédier. »
En parallèle, Barthélemy Dias a entamé une procédure judiciaire pour contester sa révocation. Il a saisi la Cour de cassation, espérant obtenir l’annulation de la décision du préfet de Dakar qui a acté sa radiation de la liste des conseillers municipaux.
En attendant l’issue de cette bataille judiciaire, le conseil municipal devra, dans les délais impartis, élire un successeur pour assurer la continuité de la gestion de la mairie de Dakar. Pour l’heure, la situation ne présente ni blocage, ni irrégularités susceptibles de justifier une intervention étatique, réitérant ainsi la nécessité de respecter les mécanismes légaux en vigueur.