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DR FATIMA DIALLO PRESIDENTE DU COMITE POUR LA PROTECTION DES DROITS DES TRAVAILLEURS MIGRANTS PLAIDE LA MISE EN AVANT DE DISCOURS PLUS CONSTRUCTIFS

a-la-une
07 nov. 2024
a-la-une

L’invitée de la matinale Salam Senegal, docteur Fatima Diallo est la présidente du comité pour la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Par ailleurs, directrice du centre de recherche et d’action sur les droits sociaux, économiques et culturels.

Dans son entretien elle est revenu sur les objectifs de ce comité dont elle dirige. Son constat est que les discours haineux discriminatoires mais aussi xénophobe à travers le monde « sont en porte à faux à une approche droite de l’homme, et de la migration ». C’est la raison pour laquelle plus de « 80 experts de plusieurs pays se sont réuni durant ces deux derniers jours pour discuter réellement des enjeux et de la complexité de la question de la xénophobie et de la discrimination dans à travers le monde ». Cette réunion avait pour but « de faire ressortir la spécificité africaine sur ces questions et les objectifs de ces recommandations ».

 Dr Diallo explique que la finalité est de « mettre en avant des discours beaucoup plus constructifs, beaucoup plus protecteur des droits de l’homme, surtout des droits des travailleurs migrants ». Pour répondre à « l’article 7 de la convention pour la protection des droits de travailleurs migrants, qui impose à l’ensemble des Etats le principe de non-discrimination ». Laquelle convention malheureusement n’est pas largement ratifiée par des Etats européens qui sont des pays d’accueil des migrants » se désole-t-elle. Mais une note d’espoir est permise car « des Etats qui l’ont déjà ratifié vont aider à une vaste sensibilisation pour une ratification massive » dit Fatima Diallo.

« Les migrants font face aux discours haineux et à la discrimination »

Lors de cet entretien, la présidente n’a pas manqué d’énumérer les problemes auxquels sont confrontés les travailleurs migrants notamment « la question de la disparition de beaucoup de travailleurs migrants, des milliers de personnes disparaissent sur les routes migratoires sans qu’on retrouve les corps, la discrimination en matière d’accès au service sociaux de base dans leur pays d’accueil, la protection sociale, ainsi que le logement ». Au-delà de ces difficultés « ils font face à des discours haineux, et à la discrimination qui ne sont pas positifs pour leur épanouissement ».

Dans un contexte de retour angoissant de Donald Trump au pouvoir. Un retour qui suscite déjà des inquiétudes au près des personnes en situation irrégulières vivant aux Usa. De l’avis de la directrice du centre de recherche et d’action sur les droits sociaux, économiques et culturels « la réaction du président Trump est un signal fort et c’est à juste titre parce qu’on connait la position de celui-ci ». Puisqu’il a dit publiquement et un peu partout sa position par rapport à la migration qu’il « qualifie d’incontrôlée sur le sol américain » et à suggérer qu’il va contrôler la migration .

 Mais espère-t-elle « malgré ces discours qui peuvent être qualifié de populiste, il va quand même être assez conscient de la nécessite de vivre dans un monde pacifié qui nécessite d’avoir des liens ». Faut-il faire des reproches à Trump si on sait qu’il été élu par l’américain lambda ?

« Les Etats doivent s’engager dans une large coopération »

Fatima Diallo répond que « d’une certaine manière c’est la situation actuelle de la societé américaine ». « Il y a des signes d’inquiétude qui peuvent être justifiés mais nous espérons effectivement qu’il y aura quand même une certaine forme de sagesse qui permettra de pacifier l’ensemble des rapports avec tous les acteurs pour protéger les droits de travailleurs migrants dans ces pays de manière générale, pas seulement les travailleurs migrants ».

D’ailleurs « c’est pourquoi on continue de travailler pour décliner des lignes directrices qui vont aider les Etats, à savoir quels sont les meilleures politiques publiques qu’il faut prendre. Quels sont les meilleurs programmes et projets qu’il faut mettre en œuvre pour le respect des droits de travailleurs migrants » révèle la présidente. L’enjeu pour elle, « est que les Etats s’engagent dans une large coopération internationale pour faciliter tout ce qui est migration. Parce qu’elle est un droit et on doit avoir la possibilité de migrer quand on le veut. 

« Les Etats doivent faire face à leurs obligations »

« La migration fait partie de l’humanité. C’est quelque chose qu’il faut reconnaitre. Parce qu’en Afrique on a déjà connu la migration forcée à travers l’esclavage. Les Etats doivent faire face à leur obligation qui est de mettre en place les procédures et les programmes nécessaires pour faciliter cette migration à travers des coopérations bilatérales et internationales bien solides ». Ce qui « n’exonère pas les Etats de combattre les causes profondes d’une certaine forme de migration, notamment la pauvreté, le manque de travail des jeunes dans leur pays pour qu’une certaine forme de migration ne puisse prospère.

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