
FAIBLE ACCÈS AUX SÉRIES SCIENTIFIQUES | LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE LÈVE LE VOILE SUR LES CAUSES PROFONDES

Invité de la matinale Salam Sénégal, Tidiane Ndir, psychologue conseiller au ministère de l’Éducation nationale, est revenu sur une étude menée récemment par son département sur le faible engouement des élèves pour les séries scientifiques et techniques.
Alors que le chef de l’État a lancé la tournée « Space Bus » pour susciter un nouvel attrait chez les jeunes pour ces filières d’avenir, le ministère a voulu aller plus loin en s’attaquant aux causes structurelles et psychologiques du problème.
« Le but de cette étude a été de comprendre les facteurs explicatifs de ce faible accès », a expliqué Tidiane Ndir. Les résultats révèlent une complexité multifactorielle, où interviennent des déterminants psychologiques, pédagogiques, institutionnels et socioculturels. Autrement dit, l’origine du désintérêt ne réside pas uniquement dans le contenu des matières scientifiques, mais aussi dans la perception qu’en ont les élèves, les méthodes pédagogiques, le manque de modèles inspirants et même le contexte familial ou communautaire.
Mais le travail ne s’arrête pas à un simple constat. « L’étude ne s’est pas uniquement limitée à un diagnostic. Des stratégies de remédiation ont été formulées et seront traduites en plan d’action. Elles seront mises en œuvre auprès des élèves, des parents et des enseignants », a précisé le psychologue conseiller.
Ces actions viseront notamment à changer la représentation des séries scientifiques, à renforcer les capacités des enseignants, mais aussi à mobiliser les familles pour une meilleure orientation des enfants.
Une autre piste évoquée est celle de l’initiation précoce aux sciences, dès l’école élémentaire, voire au préscolaire. « Il faut stimuler la curiosité scientifique très tôt. L’instituteur joue ici un rôle clé. S’il a un profil littéraire, il peut involontairement transférer une certaine appréhension des mathématiques à ses élèves. Son approche pédagogique peut être un facteur bloquant ou, au contraire, un levier puissant pour éveiller l’amour des sciences », a soutenu Tidiane Ndir.
Le ministère se montre ainsi conscient que l’enjeu est structurel, culturel et pédagogique. Et c’est dès les premières années de scolarité que le changement doit commencer pour espérer former les scientifiques et techniciens de demain.