L’Assemblée nationale s’apprête à franchir une étape décisive dans le dossier relatif à la gestion controversée des fonds Covid-19. Deux anciens ministres, Mansour Faye et Moustapha Diop, sont dans le viseur d’une procédure de mise en accusation pour leur rôle présumé dans des irrégularités liées à l’utilisation des fonds mobilisés durant la pandémie.

Selon des informations rapportées par le quotidien l’Observateur, cette initiative parlementaire s’inscrit dans la continuité des investigations sur les 740 milliards de FCFA injectés dans le cadre de la lutte contre la crise sanitaire. Les deux anciens ministres sont épinglés dans les rapports de la Cour des comptes, qui mettent en lumière des faits graves : décaissements sans justification, marchés fictifs, paiements sans contrepartie réelle, entre autres manquements.

Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, et Moustapha Diop, ex-ministre du Développement industriel, devraient être auditionnés par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Mais avant cela, la validation de la procédure par le Bureau de l’Assemblée nationale, puis par la Conférence des présidents, est attendue cette semaine. La Commission des lois devra ensuite préparer les sessions plénières prévues au début de la semaine prochaine.

Cette action judiciaire pourrait ne représenter qu’un premier jalon. Le Procureur général Mbacké Fall a révélé que cinq dossiers d’anciens ministres ont déjà été transmis à l’Assemblée nationale. Une mise en accusation formelle ne pourra intervenir qu’après l’adoption d’une résolution parlementaire. D’autres ministères, notamment ceux de la Santé, des Mines, de la Femme, et du Développement communautaire, sont également mentionnés dans huit rapports d’audit. Le dossier s’annonce donc plus large, avec potentiellement d’autres personnalités politiques appelées à rendre compte devant la justice.