__

À l’approche du Dialogue politique prévu du 28 mai au 4 juin 2025, Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’ONG 3D, appelle l’ensemble des forces vives de la nation à y participer activement. Il estime qu’un boycott de l’opposition serait une grave erreur dans le contexte actuel.

Le président de la République a annoncé la tenue d’un nouveau Dialogue national axé sur la rénovation du système politique sénégalais. Pour Moundiaye Cissé, cette initiative est salutaire, à condition qu’elle tire les leçons des précédents dialogues. « Le Dialogue politique annonce déjà ses couleurs, dans la mesure où le Président semble avoir compris que les longues discussions et les calculs politiques passés avaient fini par décourager beaucoup d’acteurs », analyse-t-il.

Le responsable de l’ONG 3D espère un débat orienté vers des solutions concrètes sur les dysfonctionnements du système politique sénégalais. « Certes, nous avons un très bon système électoral. Mais l’exécutif y exerce une influence excessive, notamment à travers le pouvoir fort du chef de l’État, qui peut reporter des élections ou refuser d’appliquer certaines décisions de justice quand elles ne l’arrangent pas », explique-t-il. Une situation qui, selon lui, fragilise durablement la démocratie.

Invité de l’émission En Vérité de Radio Sénégal Internationale de ce dimanche, Moundiaye Cissé insiste sur la nécessité pour tous les acteurs, y compris l’opposition, de répondre présents. « En tant que membre de la société civile, je n’ai jamais été favorable à la politique de la chaise vide ni au boycott des élections ou d’un dialogue. Même si l’opposition peut avoir ses raisons, il est urgent d’envoyer des représentants pour discuter », soutient-il.

Parmi les thèmes essentiels qui seront débattus figurent la rationalisation des partis politiques, le statut du chef de l’opposition, le calendrier électoral, la question du parrainage, la création et le financement des partis politiques, ainsi que l’indépendance de l’organe chargé d’organiser les élections.

« Les sujets qui seront abordés sont d’une importance capitale pour notre avenir démocratique. J’invite toutes les forces vives de la nation à prendre part activement au processus », martèle-t-il.

Une confiance accordée au facilitateur

S’agissant de la désignation de Cheikh Guèye, chercheur et géographe, comme facilitateur du Dialogue national, Moundiaye Cissé se montre confiant. Il salue « le choix d’un membre transpartisan de la société civile, capable d’assurer la responsabilité de ce dialogue et de répondre aux attentes des différents acteurs ». Il assure également le soutien de la société civile, notamment du Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Élections (COSCE), pour l’accompagner dans sa mission.

Le Dialogue national, qui se tiendra sous le thème général du « Système politique », vise à rassembler toutes les parties prenantes concernées par le fonctionnement et la rénovation des institutions. Dans son adresse à la Nation du 3 avril dernier, le chef de l’État avait souligné l’importance de ce moment de concertation pour renforcer la démocratie sénégalaise.

Pour Moundiaye Cissé, l’enjeu est clair : « Il ne s’agit pas d’un simple exercice de communication, mais d’une opportunité historique pour réformer durablement un système politique. Ratée, elle pourrait engendrer de nouvelles frustrations ; réussie, elle marquera un pas décisif vers un Sénégal plus démocratique et plus juste. »