
MOUNDIAYE CISSÉ SUR LA DÉCISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : « UNE VICTOIRE DES VICTIMES ET DE NOTRE DÉMOCRATIE »

La récente décision du Conseil constitutionnel relative à la loi d’amnistie continue de susciter des réactions dans la classe politique et au sein de la société civile sénégalaise. Invité de l’émission En vérité sur Radio Sénégal Internationale, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’organisation 3D et figure majeure de la société civile, a salué ce verdict, qu’il qualifie de « victoire des victimes et de notre démocratie ».
Pour M. Cissé, cette décision constitue un moment historique, marqué par une rare convergence d’opinions entre les différents acteurs politiques. « Tout le monde est satisfait. Il faut s’en féliciter comme les protagonistes se sont félicités de cette décision », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un tel consensus autour d’un acte de justice.
Selon lui, au-delà de l’aspect judiciaire, c’est la démocratie sénégalaise qui en sort renforcée. « C’est une décision qu’il faut s’en réjouir. Au-delà de la justice, c’est la démocratie qui a triomphé. C’est une occasion pour rendre justice, ne serait-ce que pour soulager les victimes », a-t-il ajouté.
Moundiaye Cissé a également salué l’objectivité du Conseil constitutionnel, rappelant que cette institution avait déjà démontré son impartialité lors de la précampagne électorale de 2024. Il estime que cette posture renforce la confiance des citoyens dans les mécanismes de régulation démocratique.
La loi d’amnistie en question visait à effacer les faits liés aux événements politiques survenus entre 2021 et 2024. Toutefois, la société civile, représentée notamment par l’organisation 3D, avait plaidé pour des discussions inclusives afin d’identifier les responsabilités, tant du côté de l’opposition que du pouvoir. « Notre position était de tenir des discussions afin de situer les responsabilités, ou de trouver une formule plus simple, celle de consulter le Conseil constitutionnel. Malheureusement, cela n’a pas été fait », a-t-il regretté.
Malgré ces lacunes dans le processus, la décision du Conseil a été « quasi unanimement appréciée, même si c’est à partir d’angles divers », a-t-il précisé. D’un côté, les partisans de la loi interprétative se disent satisfaits, voyant dans la décision du Conseil la validation de leur démarche. De l’autre, l’opposition, qui avait introduit un recours, estime que ses arguments ont été reconnus par les Sages.
A l’occcasion, Moundiaye Cissé a appelé les acteurs politiques, aussi bien du pouvoir que de l’opposition, à « s’atteler à trouver des garanties de non-répétition » afin d’éviter que de tels événements malheureux ne se reproduisent à l’avenir.