
SÉNÉGAL | UNE PRODUCTION HORTICOLE RECORD DE 245.000 TONNES ATTENDUE POUR 2024-2025

Le Sénégal s’apprête à réaliser une production horticole sans précédent. Selon le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, la campagne 2024-2025 devrait atteindre un volume de 245.000 tonnes. Cette annonce a été faite lors d’une visite dans la région des Niayes, une zone clé de la production horticole nationale.
Avec une consommation nationale mensuelle estimée entre 10.000 et 11.000 tonnes, soit environ 132.000 tonnes par an, cette production permet théoriquement au Sénégal d’atteindre l’autosuffisance en produits horticoles. Cette performance est en grande partie due aux efforts de l’État qui a alloué une subvention de 10 milliards de FCFA aux producteurs de pomme de terre.
Grâce à ce soutien, 19.922 tonnes de semences ont été mises à disposition des producteurs, avec un taux de cession de 92,08 %. Parmi ces semences, 11.346 tonnes ont été importées, tandis que 7.000 tonnes ont été produites localement. De plus, 1.000 tonnes de semences super-élites et 500.000 vitro plants ont été mobilisés pour renforcer la production locale.
Le ministère a également renforcé son soutien aux producteurs en augmentant la subvention des engrais horticoles à 9,374 milliards de FCFA, contre 4,96 milliards l’année précédente. Cette enveloppe a permis de fournir : 39.000 tonnes d’engrais minéraux (NPK 10-10-20, NPK 9-23-30, Urée), 3.600 tonnes d’engrais organiques, 4.100 tonnes d’amendements organiques, 22.000 litres d’engrais foliaires.
Cette stratégie vise à réduire les coûts de production et à améliorer les rendements des producteurs. Les opérations de cession sont en cours à travers les Services départementaux et les Directions régionales du développement rural.
Lors de sa visite, le ministre a rencontré plusieurs jeunes agriculteurs, dont Ndèye Sokhna Guèye, une ingénieure agronome exploitant 50 hectares, qui prévoit d’installer un système d’irrigation par pivot pour optimiser sa production d’oignons et de pommes de terre.
Les producteurs et importateurs ont insisté sur la nécessité d’une meilleure régulation du marché afin de protéger les petits exploitants face aux grands groupes d’Agri-Business. Parmi leurs recommandations figurent : L’exportation d’une partie de la production vers la CEDEAO et d’autres marchés internationaux, la transformation d’environ 50.000 à 60.000 tonnes en produits surgelés, avec la possibilité de réimporter des produits finis, le développement de Partenariats Public-Privé (PPP) pour la construction de 300.000 tonnes de stockage frigorifique afin de mieux gérer les excédents et garantir la stabilité des prix.
Ces initiatives permettraient non seulement de garantir la pérennité de la production, mais aussi de renforcer la compétitivité du Sénégal sur le marché international tout en assurant une meilleure valorisation des produits horticoles.